Les Marco Polo de Bordeaux !
octobre 9, 2019

Les Marco Polo de Bordeaux !

Merci au magazine VINO Belgique. Dans le dossier « BORDEAUX EN MUTATION », un éclairage sur nos parcours à l’étranger dans notre jeunesse. Comme quoi il est important de voir au delà de nos frontières !

 

Karl et Yann Todeschini

Dans l’une des appellations les plus classiques de Bordeaux, Saint-Emilion, nous retrouvons les frères Todeschini dans leur propriété de Château Mangot. Leurs prénoms, Karl et Yann, sont un clin d’oeil à leurs grands-parents italiens, Carlo et Giovanni. À première vue, ils n’ont guère besoin d’inspiration étrangère. Ils élaborent un grand cru qui est considéré par les fans comme un « secret caché » : pas un classé, mais un excellent vin bio en conversion en biodynamie, idéalement situé entre les châteaux Faugères et Valandraud…
Après sa formation en oenologie, Karl a suivi des cours complémentaires en communication et en gestion financière. Il est ensuite allé travailler aux États-Unis, à Kendall-Jackson, l’un des plus importants groupes vinicoles du paystoujours détenu par la famille Jackson.
« Non, ce n’était pas un stage », précise-t-il d’emblée, « je travaillais vraiment dans l’un de leurs domaines les plus actifs : Vérité, dans la Sonoma Valley. Ils m’ont ensuite envoyé dans une autre de leurs propriétés en Toscane, car je parlais italien. Ai-je beaucoup appris ? Pas dans le domaine de la technologie du vin, nous sommes bien plus loin ici à Bordeaux, mais plutôt sur le plan du business et du service autour du vin. J’ai appris en Italie à être strict sur la qualité du clonage. Nous avons remplacé plusieurs clones et j’ai planté 12 hectares. Dans le même temps, j’ai remarqué qu’il était bon d’avoir un background français : nous avons pu faire appel à des laboratoires et à des spécialistes français. Cela a permis à l’entreprise de progresser. »

En 2005, son frère Yann s’est également rendu aux États-Unis, mais dans la Napa Valley à Rudd Estate, dans le cadre de ses études. « En tant que Français, vous entrez facilement auxÉtats-Unis, car on adore notre pays à Napa.Sans aucun doute, j’y ai vu des pratiques inspirantes et surtout comment elles se sont adaptées à un climat plus chaud. Je ne suis pas rentré à Bordeaux avec des trucs en or dans ma besace, mais avec une plus grande ouverture d’esprit. Commercialement, vous osez sortir des sentiers battus et probablement expérimenter un peu plus. Nous apprécions
énormément accueillir des stagiaires étrangers ici chez nous. »

« Certains craignent, embraie Karl, que ces contacts internationaux et l’échange de techniques de vinification nous poussent vers la mondialisation avec des vins standardisés, mais cette crainte n’est pas justifiée. Si, comme moi, vous avez travaillé un peu partout, vous savez que l’influence du terroir est bien trop grande. Vous ne ferez jamais un Cabernet à Napa comme à Bordeaux et vice versa. Cette crainte est injustifiée. » « À première vue, conclut Yann, on pourrait dire que notre expérience à l’étranger ne nous a pas profité tant que cela, mais il ne faut pas en sous-estimer l’influence. Si vous regardez notre gamme, elle n’est pas banale pour Bordeaux. “L’Autre Mangot”, à Saint-Emilion, est un vin sans sulfite. Et sur notre second domaine, La Brande à Castillon, nous produisons le Marmot, un autre vin sans sulfite. Notre rosé “M de Mangot” est en fait un blanc de noirs de Merlot. Ce sont tous des vins que nous n’aurions peut-être pas osé produire si nous n’avions pas humé l’air de l’étranger. »

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